Depuis le milieu des années 1990, l'US Air Force avec le soutien du Département de la défense s'opposent à une partie du Congrès américain sur la réponse à cette question. Bien sûr, militaires et industriels y répondent par l'affirmative, alors que le General Accounting Office (GAO), l'équivalent américain de la Cour des comptes française, exprime systématiquement ses doutes année après année et met en relief les difficultés techniques rencontrées ainsi que la dérive des délais et des coûts qui en découle.
La dernière passe d'armes entre les deux camps a eu lieu en avril 2003. A cette occasion, le GAO a une fois de plus exprimé ses doutes sur les chiffres fournis par le Pentagone, tant en ce qui concerne le coût du programme que le nombre d'appareils que pourra au bout du compte mettre en ligne l'US Air Force. Cependant jusqu'ici, le F-22 Raptor a réussi à franchir tous les obstacles et le programme reste la première priorité de l'armée de l'Air américaine.
Le raisonnement des militaires est simple. Dans le cas d'un conflit régional majeur, sous l'oeil sans complaisance des télévisions du monde entier, la réduction des pertes, tant matérielles qu'humaines, est devenue une exigence absolue. Un général de l'US Air-Force est même allé jusqu'à déclarer: "Une force aérienne digne de ce nom se doit aujourd'hui de gagner la bataille avec un score de 100 à 0."
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